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Cancer du poumon : la Haute autorité de santé souhaite évaluer un programme expérimental de dépistage

La Haute autorité de santé (HAS) recommande de mettre en place un programme pilote de dépistage du cancer du poumon, encadré par l’Institut national du cancer, avant d’envisager sa possible extension  à grande échelle.

Le coût humain du cancer du poumon demeure très élevé

Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier en France, où il occasionne chaque année plus de 33 000 décès. La grande majorité des cancers du poumon est diagnostiquée trop tardivement, à un stade inopérable, ce qui explique un faible taux de survie à cinq ans (inférieur à 20%). Chez les hommes de 45 à 64 ans, le cancer du poumon est la première cause de mortalité. Chez les femmes, la progression de la fréquence du cancer du poumon est rapide, liée à l’augmentation de leur consommation tabagique depuis une vingtaine d’années. A juste titre, la HAS rappelle que  le tabac est la cause d’au minimum 80% des cancers du poumon[1], et que la prévention du tabagisme est le meilleur moyen d’éviter ces maladies et ces morts.

Dépister les cancers du poumon à un stade plus précoce pour améliorer les chances de survie des patients

Une campagne de dépistage a pour objectif de diagnostiquer une maladie avant qu’elle ne se manifeste par des signes cliniques, dans une population apparemment en bonne santé, mais qui présente un facteur de risque de développer cette maladie. Aussi, le dépistage permet d’établir un diagnostic à un stade plus précoce, permettant le recours à des traitements encore applicables à ce stade et permettant ainsi une amélioration de la survie des patients.

Évaluer le coût bénéfice-risque en tenant compte du risque de sur-diagnostic

En 2016, la HAS avait considéré que les conditions de qualité, d’efficacité et de sécurité pour mettre en place une campagne de dépistage n’étaient pas réunies. Désormais, l’autorité publique estime qu’un dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner thoracique faible dose systématique chez une population de fumeurs ayant un risque élevé de présenter ce cancer pourrait être efficace, et pourrait réduire significativement la mortalité par ce cancer. Toutefois, la HAS précise que ces effets bénéfiques éventuels doivent être mis en balance avec les effets délétères liés au sur-diagnostic. En effet, un tel dépistage expose à l’observation de nombreuses anomalies radiologiques, non cancéreuses (faux positifs), qui imposent des examens complémentaires à l’origine de complications parfois très sévères et pouvant de plus générer une anxiété. Parallèlement, un tel dépistage n’a de sens que s’il est accompagné d’une prise en charge prospective efficace et suivie du tabagisme des sujets dépistés.

©Génération Sans Tabac

FT


Mots clés : Cancer, Poumon, HAS

[1] Haute autorité de santé, Dépistage du cancer du poumon : la HAS recommande l’engagement d’un programme pilote, 01/02/2022, (consulté le 02/02/2022)

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 4 février 2022