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Bangladesh: une étude révèle l’ingérence de l’industrie du tabac

Au Bengladesh, une étude portant sur la « surveillance de l’ingérence de l’industrie du tabac », initiée par l’organisme Work for a Better Bangladesh (WBB) Trust, montre que les compagnies de tabac recourent à diverses techniques pour empêcher la mise en œuvre de politiques et de mesures antitabac.

Selon l’étude, les cigarettiers recourent au Bangladesh à diverses stratégies pour inciter les jeunes générations à consommer certaines marques de tabac, et pour influencer la décision publique. Des recherches menées sur l’outil Google Forms en 2018, 2019 et 2020 montrent que les sociétés de tabac sont le plus gros obstacle dans la mise en place de politiques antitabac. L’industrie demeure également un obstacle conséquent pour la mise en œuvre de nouvelles mesures, notamment sur l’interdiction de la publicité pour les produits du tabac, pour les activités de responsabilité sociale, ou sur les augmentations des taxes.

L’étude montre que le National Board of Revenue (NBR), organisme du ministère des finances du Bangladesh, est un élément clé pour les entreprises dans leurs stratégies d’influence des décideurs politiques et de la législation. Au-delà du NBR, le ministère de l’Agriculture, le ministère des Finances et le ministère de la Santé sont également des cibles cruciales pour les entreprises dans leurs stratégies de lobbying.

Protéger la décision publique au Bengladesh avec la CCLAT 

En tant que premier signataire de la Convention-cadre de l’organisation mondiale de la santé Pour la lutte antitabac (CCLAT), le Bangladesh est tenu de protéger les politiques publiques de l’ingérence des cigarettiers. En particulier, l’article 5.3 du Traité stipule que les Etats ont l’obligation de garantir l’indépendance des politiques de lutte contre le tabagisme de toute tentative d’interférence de la part des cigarettiers. Plus généralement, les interactions entre pouvoirs publics et industrie du tabac doivent être limitées au strict minimum, et réalisées en toute transparence.

A partir de ces éléments, la WBB, élabore un certain nombre de recommandations :

  • Les politiques antitabac doivent être davantage protégées de l’influence des cigarettiers ;
  • Il est nécessaire d’ériger un code de conduite, avec des directives spécifiques, sur la question de l’ingérence ;
  • Il est nécessaire que tous les ministères concernés, y compris le ministère de la Santé, prennent des mesures efficaces pour mettre en œuvre l’article 5.3 de la CCLAT ;
  • Les activités des compagnies de tabac doivent être surveillées ;
  • La transparence doit être garantie dans les discussions avec les compagnies de tabac.

Mots clés : Bengladesh, lobbying

©Génération Sans Tabac


Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 29 septembre 2020