Face au constat déplorable, mais non pas surprenant, de l’appropriation de la communication officielle préventive contre la pandémie du COVID-19, pour promouvoir les produits du tabac et en optimiser les ventes, il n’est pas exagéré d’affirmer que les industriels du tabac ne reculent devant rien pour réaliser des bénéfices purement et simplement économiques.
Campaign for Tobacco-Free Kids a procédé à l’analyse des techniques de marketing des principaux fabricants de tabac dans 28 pays, durant la crise pandémique. Force est de constater que tous les moyens leur sont bons pour augmenter les ventes. L’ONG américaine insiste sur la nécessité pour le grand public ainsi que pour les décideurs politiques de juger l’industrie du tabac pour ce qu’elle est : une industrie qui fabrique la mort et la maladie[1].
Alors que l’Organisation mondiale de la santé et des experts de santé publique alertaient avec constance les fumeurs et les vapoteurs sur leur plus grande vulnérabilité face au virus, l’industrie du tabac, quant à elle, redoublait d’efforts pour contrer la prévention et garantir ses profits.
L’analyse montre que Philip Morris International (PMI) et British American Tobacco (BAT) ont repris les hashtags Stay at home sur les réseaux sociaux pour commercialiser leurs cigarettes électroniques et produits du tabac chauffés en y associant des offres promotionnelles mises spécialement en place pour le confinement.
Plusieurs marques ont également rémunéré des influenceurs pour diffuser leur publicité sur les réseaux sociaux, à l’instar de BAT qui a promu sa gamme de tabac chauffé GLO en proposant masques et gels hydroalcooliques gratuits pour tout achat d’appareil GLO[2], à l’heure où les gouvernements se démenaient pour garantir l’approvisionnement des professionnels de santé en équipements adéquats.
En outre, et plus grave encore, l’analyse révèle que les restrictions légales en termes d’âge minimum n’ont pas été assidument respectées dans le cadre des livraisons de produits du tabac à domicile. PMI a même publiquement reconnu avoir failli à son obligation de vérification de l’âge légal minimum requis dans au moins un pays.
[1] https://www.tobaccofreekids.org/media/2020/2020_05_covid-marketing