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Arrêter de fumer tôt réduit fortement les risques de décès par maladies cardiovasculaires

Les fumeurs ont trois fois plus de risques de mourir prématurément d’une maladie cardiaque par rapport aux personnes qui n’ont jamais fumé. Le risque cardiovasculaire lié au fait d’avoir été fumeur disparaît totalement en cas d’arrêt dans la trentaine et presque totalement en cas d’arrêt vers la quarantaine.

L’âge auquel une personne commence à fumer est un facteur important, et ceux qui commencent à fumer jeune courent un risque particulièrement élevé : ils sont ainsi trois fois plus susceptibles de mourir prématurément d’une maladie cardiaque ou d’un AVC. Cependant, arrêter de fumer peut réduire considérablement ce risque, notamment lorsque le fumeur arrête jeune. C’est ce que souligne  une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association[1].  

À partir des données collectées entre 1997 et 2014 issues de l’enquête annuelle nationale américaine sur la santé[2], les chercheurs ont examiné les antécédents médicaux, les habitudes de vie et la démographie des fumeurs et des non-fumeurs. L’étude a inclus près de 400 000 adultes, âgés de 25 à 74 ans. La cohorte comprenait 58% de jamais-fumeur, 23% d’anciens fumeur et 19% de fumeurs actuels. Ceux qui arrêtent de fumer avant 35 ans ont le même risque de mourir d’une maladie cardiaque ou d’un AVC qu’un non-fumeur. Pour ceux qui arrêtent vers l’âge de 40 ans, ce risque de décès prématuré est réduit d’environ 90%. Proportionnellement, plus l’arrêt s’effectue tardivement, plus les risques restent importants. Ainsi, le risque n’est réduit que de 68% pour ceux qui ont arrêté entre 45 et 54 ans et que de 62%  pour ceux qui ont arrêté entre 55 et 64 ans.

Pour le Dr Blake Thompson, auteur de l’étude, « empêcher la prochaine génération de fumer peut sauver des vies, mais nous devons également souligner que cesser de fumer peut sauver des vies maintenant et dans les années à venir … les politiques de santé devraient viser à empêcher les jeunes de fumer et devraient communiquer clairement sur les bienfaits de l’arrêt ».

Outre la réduction des risques sur le plan cérébral et cardiovasculaire, l’arrêt du tabac apporte de nombreux autres bénéfices. Il permet de réduire le risque de contracter certains cancers, renforce le système immunitaire et améliore grandement la capacité respiratoire. Aussi, l’arrêt du tabac est toujours bénéfique quel que soit l’âge. A 60 ans, il permet de gagner 3 années d’espérance de vie. Il est également très bénéfique pour des personnes ayant déjà développé des problèmes de santé liés à leur tabagisme. Les fumeurs qui arrêtent de fumer après une crise cardiaque réduisent de 50% le risque d’une nouvelle crise.

En France, sur les 75000 décès attribuables au tabac, 16000 sont dus à des maladies cardiovasculaires[3].

Mots clés : Santé, arrêt tabac, cœur

©Génération Sans Tabac

Pour aller plus loin

Doll Richard, Peto Richard, Boreham Jillian, Sutherland Isabelle. Mortality in relation to smoking: 50 years’ observations on male British doctors, BMJ 2004; 328 :1519

Pirie, Kirstin & Peto, Richard & Reeves, Gillian & Green, Jane & Beral, Valerie. (2012). The 21st century hazards of smoking and benefits of stopping: A prospective study of one million women in the UK. Lancet. 381. 10.1016/S0140-6736(12)61720-6.


[1] Blake Thomson, Jonathan Emberson, Ben Lacey, Richard Peto, Mark Woodward, and Sarah Lewington, Childhood Smoking, Adult Cessation, and Cardiovascular Mortality: Prospective Study of 390 000 US Adults, Journal of the American Heart Association. 28 octobre 2020, https://doi.org/10.1161/JAHA.120.018431

[2] Centers for Disease Control and Prevention . National Health Interview Survey, consulté le 4 novembre 2020

[3] Christophe Bonaldi, Marjorie Boussac, Viêt Nguyen-Thanh, Estimation du nombre de décès attribuables au tabagisme, en France de 2000 à 2015, Santé Publique France, 15 mars 2019, n°. 15, p. 278-284.  http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/15/2019_15_2.html

Comité National Contre le Tabagisme |

Publié le 5 novembre 2020