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Angleterre : des ONG appellent à renforcer les réglementations sur le vapotage pour protéger les jeunes

Alors que l’Angleterre est l’un des seuls pays au monde à avoir intégré l’utilisation de la cigarette électronique dans sa stratégie de réduction du tabagisme pour parvenir à une génération sans tabac, certaines associations de lutte contre le tabagisme commencent à revenir sur cette orientation et appellent le gouvernement à renforcer les réglementations des produits du vapotage, notamment en termes de taxation et de publicité.

Suite à la hausse inquiétante du nombre de jeunes consommateurs de produits du vapotage en Angleterre et à l’inquiétude croissante des parents, des enseignants et des autorités locales, l’ONG Action for Smoking and Health (ASH) demande au gouvernement d’agir sans délai pour renforcer la réglementation relative à ces produits[1].

Réduire l’attractivité des dispositifs de vapotage auprès des jeunes

Pour ASH, les produits de vapotage ne devraient pas être exposés sur les lieux de vente mais ils devraient être dissimulés par la suppression des étals (display ban). Les conditionnements de ces produits devraient correspondre des emballages neutres comme les cigarettes manufacturées afin de réduire leur attractivité auprès des jeunes. Dans cette même perspective, l’organisme recommande d’interdire les noms de produits ou les descripteurs associés à des bonbons ou à des sucreries comme, par exemple, « gummybear ». De même les caractéristiques de conception telles que les cigarettes électroniques « lumineuses » qui peuvent être utilisées dans l’obscurité comme bâtonnets lumineux devraient être prohibées. Enfin, à l’instar des recommandations portant sur le contrôle de l’âge du client liées au respect de l’interdiction de vente de produits du tabac aux mineurs, il est préconisé que les vendeurs vérifient obligatoirement l’âge de toute personne qui semble avoir moins de 25 ans et qui voudrait acheter un produit du vapotage.

ASH recommande aussi de créer une taxe d’accise de 4£ sur les dispositifs jetables (puffs) afin de réduire l’accessibilité de ces produits auprès des jeunes, ces derniers pouvant actuellement en acheter pour moins de 5£.

Les données d’ASH montrent que 8,6 % des jeunes de 11 à 18 ans en Angleterre vapotent régulièrement en 2022, contre 4 % en 2021. Selon une récente étude[2], bien qu’il soit interdit depuis 2015 de vendre des cigarettes électroniques à des mineurs de moins de 18 ans en Angleterre, 57% d’entre eux ont déclaré s’en procurer aisément dans les magasins que ce soit des marchands de journaux, des magasins spécialisés ou en supermarchés.

L’Association des collectivités locales (LGA) indique que les réglementations autour des produits du tabac doivent s’appliquer également aux produits du vapotage. LGA appelle également à renforcer les sanctions contre les débits qui ne respectent pas l’interdiction de vente aux mineurs.

De plus en plus de pays européens souhaitent renforcer les réglementations autour du vapotage

Récemment, le gouvernement écossais s’est exprimé sur son intention d’interdire les cigarettes électroniques jetables dans un souci de préservation de l’environnement mais également de protection de la jeunesse[3]. Une député écologiste souhaite aller plus loin et a proposé de supprimer les étals de présentation des produits dans les magasins et d’interdire les arômes attractifs pour l’ensemble des produits du vapotage[4].

En novembre 2022[5], le ministre de la santé, Stephen Donnelly, et le ministre de la santé publique, Frank Feighan ont indiqué vouloir introduire des restrictions supplémentaires quant à la vente et la publicité des produits du vapotage. L’objectif est de limiter l’exposition des jeunes aux publicités pour le vapotage et ainsi de prévenir l’initiation de ces produits.

Fin 2022, les Pays-Bas[6] ont indiqué interdire d’ici octobre 2023 l’ensemble des arômes pour les dispositifs de vapotage (qu’ils soient jetables ou non) à l’exception de  l’arôme tabac. Une interdiction jugée essentielle pour protéger les plus jeunes de l’initiation aux produits du vapotage. Le 13 février 2023, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a publié son étude sur les nouveaux produits du tabac et de la nicotine et a formulé une recommandation similaire en souhaitant interdire l’ensemble des arômes (excepté pour l’arôme tabac) pour l’ensemble des produits contenant de la nicotine (hors traitements de substitution nicotinique). Pour le CNCT, l’immense variété des arômes et des saveurs proposés sont destinés à recruter de jeunes consommateurs.

Mots-clés : Angleterre, vapotage, puffs, publicité, taxation, Europe, jeunes

©Génération Sans Tabac

AE


[1] Communiqué de presse, ASH calls on Chancellor to tax disposable vapes, Action for Smoking and Health publié le 11 février 2023, consulté le 14 février 2023

[2] Smoking, Drinking and Drug Use among Young People in England, 2021, Rapport du NHS, publié le 6 septembre 2022, consulté le 14 février 2023

[3] Génération sans tabac, L’Écosse lance une étude sur l’impact environnemental des puffs, publié le 6 février 2023, consulté le 14 février 2023

[4] Génération sans tabac, Une députée écossaise propose d’interdire l’étalage et les arômes attractifs pour les produits du vapotage, publié le 30 décembre 2022, consulté le 14 février 2023

[5] Génération sans tabac, Irlande : de nouvelles restrictions pour les produits du vapotage, publié le 24 novembre 2022, consulté le 14 février 2023

[6] Génération sans tabac, Les Pays-Bas interdisent les arômes dans les produits du vapotage, publié le 6 décembre 2022, consulté le 14 février 2023

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 14 février 2023