Et si l’âge auquel on fumait sa première cigarette avait le pouvoir d’influencer le reste de notre vie ?
Mise en perspective avec le taux de tabagisme chez les jeunes, qui concerne aujourd’hui un adolescent français sur trois[1], cette question méritait tout à fait d’être posée. L’étude publiée le 8 avril dernier, dans le Journal of the American Heart Foundation[2], apporte les premiers éléments de réponse.
Après avoir suivi 6 687 participants recrutés enfants, sur trois continents, des années 1970 et 1980 jusqu’à aujourd’hui, l’étude est en mesure de conclure sur une prédisposition au tabagisme adulte si la cigarette est expérimentée pendant l’enfance ou l’adolescence. En conséquence, les chercheurs invitent la communauté médicale à se mobiliser en faveur de mesures restrictives de l’accès aux produits du tabac avant l’âge de 21 ans.
En effet, les résultats montrent que parmi les participants, plus de la moitié, soit 53.1% ont commencé à fumer entre 6 et 14 ans et 69.1% avant 19 ans[3].
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il y a un lien entre le tabagisme à l’âge adulte et l’âge auquel la cigarette a été expérimentée. L’étude va plus loin en poussant son intérêt jusqu’à l’arrêt du tabac à la quarantaine. Elle démontre que pareillement, la majorité d’anciens fumeurs se composent de participants ayant expérimenté à cigarette entre 18 et 19 ans et après.
Pour résumer, plus la cigarette est expérimentée tôt, plus le tabagisme à l’âge adulte est fréquent et le sevrage difficile. Des résultats alarmants quand on sait que l’industrie du tabac dépense des milliards de dollars chaque année pour attirer les jeunes[4].
[1] https://www.tabac-info-service.fr/Vos-questions-Nos-reponses/Chiffres-du-tabac
[3] https://www.ahajournals.org/doi/full/10.1161/JAHA.119.014381
[4] https://www.who.int/tobacco/control/populations/youth/fr/