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Accroissement des exclusions scolaires pour vapotage et pour tabagisme en Nouvelle-Zélande

Une augmentation du vapotage en classe et en milieu scolaire est enregistrée en Nouvelle Zélande. Elle a également été constatée dans d’autres pays industrialisés (Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis). Une hausse des exclusions suit cette forte croissance du vapotage chez les enfants et les adolescents scolarisés.

En Nouvelle-Zélande comme ailleurs, l’explosion des consommations de cigarettes électroniques chez les jeunes depuis 2018 a entraîné de nouvelles formes d’infractions. Le vapotage en milieu scolaire, et notamment en salle de classe, s’est diffusé dans plusieurs pays, en particulier dans ceux connaissant une forte croissance du vapotage ainsi qu’une nette baisse du tabagisme chez les jeunes. Ce constat vient ainsi d’être dressé en Nouvelle-Zélande.

Vapotage et tabagisme contribuent à augmenter les exclusions scolaires

L’examen des causes d’exclusion scolaire en Nouvelle-Zélande indique que celles prononcées pour cause de vapotage ou de tabagisme ont fortement augmenté depuis l’an dernier[1]. Ces infractions sont devenues la troisième source d’exclusion scolaire, derrière les agressions physiques envers les élèves et celles envers les personnels des établissements. Les exclusions pour vapotage ou tabagisme ont plus que doublé dans le pays entre 2020 et 2021, passant de 1210 à 2865, et ont contribué à faire progresser le total des exclusions de 59 %. De plus, 75 % de l’ensemble des exclusions prononcées incluent la question du vapotage et/ou du tabagisme, isolément ou avec d’autres motifs. La durée moyenne de ces exclusions est de cinq jours. Bien qu’aucune proportion ne soit indiquée, le vapotage des élèves apparaît nettement plus fréquent que le tabagisme, la prévalence tabagique étant actuellement à un niveau historiquement bas en Nouvelle-Zélande.

Tout en regrettant le tabagisme et le vapotage des jeunes, Ben Youdan, directeur de Action for Smokefree 2025, la branche locale de Action on Smoking and Health (ASH-NZ), a d’emblée exprimé que les exclusions ne lui paraissent pas la meilleure réponse à donner à ces situations, les jeunes consommateurs de substances ayant davantage besoin d’actes inclusifs.

Des incidents aussi fréquents dans d’autres pays

Les incidents scolaires liés au vapotage semblent tout aussi fréquents dans d’autres pays industrialisés. Des situations similaires ont en effet été rapportées aux Etats-Unis, au Royaume-Uni[2], ainsi qu’au Québec[3]. Le vapotage des élèves a le plus souvent lieu dans les toilettes et dans les locaux scolaires, mais peut aussi survenir dans les salles de classe, où il déstabilise les enseignants.

Le phénomène du vapotage en classe et dans les écoles s’est amplement développé ces dernières années, incitant l’organisation Truth Initiative à lui consacrer une étude et un dossier spécifique[4]. Des groupes de discussion avec un échantillon d’enseignants étatsuniens ont mis en lumière de nombreuses situations où les élèves rencontrent des difficultés de concentration, leur attention étant détournée par la nécessité de consommer, même en classe. L’enseignant et la classe entière peuvent également être perturbés par les demandes répétées d’élèves souhaitant sortir durant les cours.

La détectabilité des cigarettes électroniques en question

La discrétion de certains dispositifs de vapotage (puffs[5] et pods[6], notamment) rend parfois les situations de vapotage difficiles à détecter. Certaines sociétés de matériel de sécurité, comme Verkada, ont déjà investi ce secteur sur le terrain de la télésurveillance, en proposant des détecteurs d’émissions de cigarettes électroniques conçus pour équiper les toilettes et les vestiaires des établissements scolaires ou universitaires[7].

La diffusion des usages en milieu scolaire permet d’évaluer les difficultés que peuvent rencontrer les adolescents qui s’adonnent au vapotage. Le type de cigarette électronique utilisée peut aussi influer sur le « craving »[8] et le niveau de dépendance des jeunes vapoteurs. C’est ce que suggère une étude pointant le caractère plus addictif des dispositifs de type pods contenant des sels de nicotine et délivrant de fortes quantités de nicotine[9]. Les puffs, très prisées par les jeunes, seraient également concernées par ce caractère hautement addictif.

Mots-clés : vapotage, enfants, adolescents, milieu scolaire, Nouvelle-Zélande

©Génération Sans Tabac

MF


[1] Gerritsen J, Smoking and vaping drive rise in school stand-downs, RNZ, publié le 21 décembre 2022, consulté le 22 décembre 2022.

[2] Weale S, Behaviour adviser urges English schools to crack down on pupils’ vaping, The Guardian, publié le 27 septembre 2022, consulté le 22 décembre 2022.

[3] Dion-Viens D, Les élèves de plus en plus nombreux à vapoter à l’intérieur des écoles, Le Journal de Québec, publié le 17 octobre 2022, consulté le 22 décembre 2022.

[4] Truth Initiative, A classroom crisis: How the youth vaping epidemic is impacting teachers, publié le 27 avril 2020, consulté le 22 décembre 2022.

[5] Cigarettes électroniques jetables

[6] Cigarettes électroniques à cartouches.

[7] Chase J, Student Vaping: How to Detect and Prevent it on Campus, Verkada, publié le 7 décembre 2021, consulté le 22 décembre 2022.

[8] Impossibilité de s’empêcher de consommer, consommation compulsive.

[9] Tackett AP, Hébert ET, Smith CE, Wallace SW, Barrington-Trimis JL, Norris JE, Lechner WV, Stevens EM, Wagener TL. Youth use of e-cigarettes: Does dependence vary by device type? Addict Behav. 2021 Aug;119:106918. doi: 10.1016/j.addbeh.2021.106918.

Comité national contre le tabagisme |

Publié le 27 décembre 2022